Ce jeudi 23 janvier, l’Union Nationale des Géomètres-Experts a organisé la deuxième édition de sa Matinale du Foncier de l’Ain, réunissant un large panel de professionnels du secteur, allant des élus locaux aux promoteurs immobiliers, en passant par les architectes et les opérateurs publics. L’objectif : définir des solutions collectives pour répondre aux défis liés au foncier, dans un contexte de tensions économiques, de contraintes réglementaires croissantes et d’évolutions sociales.
Un événement marqué par le lancement de l’Indice Foncier
Lors de cette rencontre, l’UNGE a dévoilé le tout premier Indice Foncier, un nouvel indicateur semestriel qui évalue la capacité des opérateurs à localiser, acquérir, aménager et valoriser un foncier dans des délais maîtrisés et en sécurisant leurs investissements. Construit grâce à la collaboration de plusieurs acteurs locaux, cet indice permet de suivre l’évolution des dynamiques foncières départementales.
En janvier 2025, l’Indice Foncier de l’Ain a été mesuré à 94, marquant une légère baisse par rapport à mai 2024 (indice de référence fixé à 100). Cette tendance reflète des difficultés croissantes dans la mobilisation des fonciers en raison de coûts élevés, de lourdeurs administratives et de délais de construction allongés.
Un constat partagé : défis et opportunités pour le foncier
Guillaume Fauvert, représentant de Grand Bourg Agglomération, a mis en avant les enjeux de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette), qui impose des pratiques plus sobres en matière de gestion des sols tout en préservant la dynamique économique des territoires. Une priorité est donnée à la réactivation des « fonciers invisibles » et des terrains en friche, combinée à la création de réserves foncières pour anticiper les besoins futurs.
Marie-Claire Daymonnaz et Pierre Morrier de l’EPF1
de l’Ain ont souligné l’urgence d’augmenter la réactivité des élus face à ces nouveaux défis, tout en se heurtant aux contraintes liées aux normes et au financement. À cela s’ajoutent des blocages administratifs qui allongent significativement les délais des projets, allant aujourd’hui jusqu’à 18 mois pour démarrer une construction.
Des solutions innovantes pour un foncier accessible
Parmi les pistes explorées, la mise en place d’une blockchain dédiée à l’urbanisme a été évoquée pour mieux identifier les terrains constructibles, aménageables ou valorisables, tout en renforçant la transparence. Par ailleurs, des stratégies de mixité des usages (habitat, commerces, activités économiques) ont été proposées pour dynamiser les territoires et mieux répondre aux attentes des populations.
Un contexte tendu mais porteur d’espoir
La Matinale a également permis d’échanger sur les tendances actuelles du marché. Si le nombre de ventes de terrains à bâtir a chuté de 44 % sur un an, les acteurs constatent depuis septembre une reprise timide des contacts pour des projets de logements individuels. L’ensemble des participants s’accordent néanmoins sur la nécessité d’une action concertée pour limiter l’impact des coûts de construction (+30 % sur 10 ans) et des taux d’intérêt élevés.
Conclusion : des défis à surmonter collectivement
Malgré un contexte difficile, la Matinale s’est terminée sur une note positive, les professionnels appelant à une coopération renforcée pour adapter les stratégies foncières aux enjeux actuels et futurs. L’Indice Foncier, présenté comme un outil clé pour suivre et orienter ces évolutions, incarne cette volonté collective de construire un avenir plus résilient et durable.